Si l’assurance vie a été pénalisée par l'épidémie de coronavirus, les cotisations sur les unités de compte se maintiennent à un niveau élevé.

La crise du Covid-19 n'a pas épargné l’assurance vie. Après une décollecte de 2 milliards d’euros en mars, les prestations (rachats totaux et partiels, rentes viagères, décès) ont dépassé les cotisations (versements) de 2,1 milliards d’euros en avril, d’après les statistiques publiées le 26 mai 2020 par la Fédération française de l’assurance (FFA), l’organisation professionnelle réunissant la grosse majorité des assureurs vie tricolores. « En avril, comme cela avait déjà été le cas en mars, le confinement a restreint l’activité commerciale et le nombre d’opérations », explique la FFA dans le communiqué accompagnant les données mensuelles.

Dans ce contexte difficile, les unités de compte (UC) s’en tirent plutôt bien. Alors que les cotisations sur les fonds en euros ont chuté de 1,6 milliard d’euros en avril, les versements sur les UC ont baissé de 1,1 milliard d’euros. Surtout, ils ont représenté près de 33% de la collecte brute de l’assurance vie réalisée en avril (tous supports d’investissement confondus), contre 35% en janvier, soit avant la pandémie. Cette résistance est à saluer lorsque l’on sait, qu’à l’inverse des fonds euros, le capital (le cumul des cotisations) des UC n’est pas garanti par l’assureur.

Des plus-values en perspective

Il ne faut pas non plus oublier que les unités de compte sont principalement investies dans des actions d’entreprises. Or, le confinement d’une grande partie des pays a entraîné un quasi-arrêt de l’économie mondiale, qui a lui-même engendré une chute brutale des marchés boursiers. On aurait donc pu s’attendre à un effondrement des UC. Comme on l’a vu, on en est loin. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène.

En premier lieu, les épargnants savent que tant qu’ils n’ont pas vendu leurs titres, la moins-value sur leurs actions reste « latente », c’est-à-dire virtuelle. En d’autres termes, ils n’enregistrent pas de perte. Mieux : ils peuvent « se refaire » si les Bourses retrouvent leur niveau d’avant la crise. Par ailleurs, avec un rendement moyen (net de frais de gestion, mais brut d’impôt et de prélèvements sociaux) prévu autour de 1,6% en 2019, les fonds euros ne les font guère rêver. Enfin, certains souscripteurs ont pris conscience qu’en achetant des actions au plus bas, ils engrangeront plus facilement des plus-values lorsque la situation économique redeviendra normale.